Publié le 15 mars 2024

Choisir un cycle court (BTS/BUT) n’est pas un renoncement, mais une stratégie d’élite pour acquérir une densité de compétences inégalée sur le marché.

  • Ces parcours condensent théorie, projets concrets et stages longs pour forger des profils immédiatement opérationnels et très recherchés.
  • Loin d’être une voie sans issue, ils sont conçus comme de puissants tremplins vers les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs via les admissions parallèles.

Recommandation : Analysez les filières « pépites d’or » (numérique, transition écologique, industrie 4.0) qui garantissent un capital d’employabilité maximal dès la sortie.

À l’heure des choix cruciaux sur Parcoursup, la pression est immense. Une idée reçue tenace voudrait que le prestige d’un parcours se mesure à sa longueur : classes préparatoires et masters universitaires seraient les seules voies royales menant au succès. Pour beaucoup de lycéens brillants, attirés par le concret et l’action, l’hésitation est réelle. Opter pour un BTS ou un BUT, c’est prendre le risque d’être catalogué dans une « sous-filière », de fermer des portes, de choisir la facilité. Une vision non seulement datée, mais fondamentalement erronée.

En tant que responsables de ces filières d’excellence, nous voyons chaque jour des jeunes talents s’épanouir et surpasser leurs camarades des filières dites « classiques ». Car la véritable intelligence stratégique ne réside pas dans la durée des études, mais dans leur densité. C’est là que les cycles courts révèlent leur puissance. Ils ne proposent pas « moins » d’études, mais des études « différentes », concentrées, où chaque semestre est conçu pour bâtir un capital d’employabilité tangible.

Et si la clé n’était pas de collectionner les années d’études, mais de maximiser l’acquisition de compétences monétisables en un temps record ? Cet article n’est pas une simple comparaison. C’est un manifeste pour déconstruire les préjugés et vous démontrer, preuves à l’appui, pourquoi un BTS ou un BUT constitue souvent le pari le plus audacieux et le plus rentable pour un esprit vif et pragmatique. Nous verrons comment choisir la filière la plus adaptée, identifier les secteurs qui recrutent à prix d’or, et transformer ce diplôme en un passeport pour les plus grandes écoles ou un CDI avant même la fin de vos études.

Cet article a été pensé pour vous guider à travers les aspects stratégiques de ces formations. Vous y découvrirez comment faire le bon choix entre BTS et BUT, quelles sont les filières les plus porteuses, et comment ces parcours peuvent devenir de véritables accélérateurs de carrière.

BTS ou BUT : le match pour choisir votre camp entre le spécialiste et le polyvalent

La première décision stratégique est de comprendre la philosophie qui distingue le BTS (Brevet de Technicien Supérieur) du BUT (Bachelor Universitaire de Technologie). Il ne s’agit pas d’une hiérarchie, mais de deux approches conçues pour deux types de tempéraments. Le BTS, en deux ans, est la voie de l’hyper-spécialisation. Il forme des « Doers », des experts techniques capables de maîtriser un savoir-faire précis et d’être immédiatement productifs. C’est le choix de l’efficacité et de la profondeur technique dans un domaine ciblé.

Le BUT, en trois ans et avec le grade de Licence, cultive la polyvalence et la vision systémique. Il forme des « Connectors », des profils capables de gérer des projets complexes, de comprendre les interactions entre différents métiers et de piloter des équipes. L’accent est mis sur une autonomie progressive, avec un volume de stages et de projets tutorés nettement supérieur. C’est le choix de ceux qui veulent allier expertise technique et compétences managériales.

L’illustration ci-dessous symbolise ces deux approches : le chemin de la précision et de la maîtrise d’un côté, celui de l’interconnexion et de la gestion de projet de l’autre. Votre choix dépendra de votre ambition : devenir le meilleur dans une spécialité ou devenir celui qui orchestre les spécialités.

Schéma métaphorique illustrant deux chemins de formation avec des symboles de spécialisation et polyvalence

Le tableau suivant synthétise les différences clés pour vous aider à vous positionner. Il ne s’agit pas de trouver le « meilleur » diplôme, mais celui qui correspond à votre profil et à votre projet professionnel. Le BTS offre un retour sur investissement rapide, tandis que le BUT construit un profil plus évolutif sur le long terme.

Comparaison détaillée BTS vs BUT : profils, débouchés et évolution
Critère BTS BUT
Durée 2 ans (120 ECTS) 3 ans (180 ECTS – grade licence)
Profil type Le ‘Doer’ – maîtrise technique spécialisée Le ‘Connector’ – vision globale et gestion de projets
Stages 8 à 16 semaines 22 à 26 semaines
Poursuite d’études 40% poursuivent Plus de 50% poursuivent en master/école
Salaire moyen d’embauche 24 000€/an 26 000€/an

En somme, votre choix doit être guidé par une introspection : préférez-vous être un expert pointu rapidement opérationnel ou un chef d’orchestre capable de comprendre toute la partition ? Les deux profils sont activement recherchés par les entreprises.

Les BTS et BUT « pépites d’or » : les filières courtes qui vous garantissent un emploi bien payé à la sortie

Oubliez l’image de filières « fourre-tout ». Certains BTS et BUT sont de véritables machines à créer de l’emploi, car ils répondent à des pénuries de compétences critiques sur le marché du travail. Ces filières « pépites d’or » ciblent des secteurs où la demande est si forte que les diplômés sont souvent recrutés avant même d’avoir leur diplôme, avec des salaires très attractifs. L’intelligence consiste à identifier ces niches porteuses qui allient passion et débouchés concrets.

Les secteurs de la santé technique, par exemple, offrent des taux d’insertion exceptionnels. Les données officielles sur l’insertion professionnelle sont éloquentes : des spécialités comme le BTS Prothésiste orthésiste ou Opticien-lunetier affichent des taux d’emploi fulgurants. Une étude récente montre que près de 79% des diplômés du BTS ‘Prothésiste orthésiste’ et 81% du BTS ‘Opticien lunetier’ trouvent un emploi dans les 6 mois. Ces chiffres démontrent l’incroyable capital d’employabilité conféré par une expertise rare.

Au-delà de la santé, trois grandes lames de fond transforment l’économie et créent des opportunités en or : la transition numérique, la transition écologique et l’industrie 4.0. Se positionner sur un BTS ou un BUT au cœur de ces révolutions est un calcul gagnant. Un BTS SIO (Services Informatiques aux Organisations) ou un BUT Informatique vous place au centre du réacteur numérique. Un BTS FED (Fluides, Énergies, Domotique) ou un BUT Génie Thermique et Énergie fait de vous un acteur clé de la décarbonation. Enfin, les filières comme le BTS CRSA (Conception et Réalisation de Systèmes Automatiques) ou le BUT GMP (Génie Mécanique et Productique) sont les piliers de la nouvelle industrie intelligente.

Votre plan d’action : identifier les filières stratégiques

  1. Privilégiez les « constructeurs du numérique » : BTS SIO, BUT Informatique. Ces filières offrent un socle solide pour des carrières de développeur, d’administrateur réseau ou de spécialiste en cybersécurité.
  2. Misez sur les « artisans de la transition écologique » : BTS Fluides énergies domotique, BUT Génie thermique et énergie. Vous répondrez aux besoins croissants en efficacité énergétique et en énergies renouvelables.
  3. Explorez les « piliers de l’industrie 4.0 » : BTS Conception et réalisation de systèmes automatiques, BUT Génie mécanique et productique. Vous serez au cœur de l’automatisation et de la robotisation des usines.
  4. Considérez les niches à forte valeur ajoutée : BTS Prothésiste dentaire, Optique-lunetterie. Ces métiers techniques et réglementés garantissent des taux d’emploi très élevés et une expertise reconnue.
  5. Évaluez le potentiel d’entrepreneuriat : Les formations techniques vous donnent la légitimité pour créer votre propre activité, en étant crédible sur le savoir-faire.

Choisir l’une de ces filières n’est pas seulement une garantie d’emploi, c’est un investissement dans une compétence durable et valorisée, qui vous donnera un avantage concurrentiel pour les décennies à venir.

De l’IUT à HEC : comment faire de votre BUT le meilleur des tremplins

Nous n’avons pas de profil type. On accepte des étudiants titulaires d’une licence de maths, d’informatique ou issus d’écoles d’ingénieurs ou même d’art.

– Sylvie Jean, Directrice du programme grande école à l’emlyon

L’idée la plus fausse concernant les BTS et BUT est qu’ils constituent une fin en soi. C’est tout le contraire. Pour les étudiants les plus ambitieux, ils sont un tremplin stratégique vers les plus grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. Les admissions parallèles, ou admissions sur titre (AST), sont une voie royale pour ceux qui ont prouvé leur valeur par le concret. Les grandes écoles ne recherchent plus seulement des profils académiques linéaires ; elles chassent la diversité, la maturité et les compétences pratiques que vous aurez développées.

Le chiffre est officiel et sans appel : selon les données de l’Onisep, 11% des admis en écoles d’ingénieurs sont titulaires d’un BTS ou d’un BUT. Ce n’est pas une exception, c’est une voie établie. Pourquoi ces profils sont-ils si prisés ? Parce qu’un étudiant issu d’un BUT Génie Électrique ou d’un BTS Systèmes Numériques qui intègre une école d’ingénieurs n’est pas un débutant. C’est déjà un technicien aguerri qui vient chercher une vision stratégique et managériale. Il a déjà une « endurance professionnelle » et une capacité à mener des projets à terme.

La clé du succès est de construire un « portfolio de réalisations ». Vos projets tutorés, vos stages, vos prototypes ne sont pas de simples lignes sur un CV. Ce sont des preuves tangibles de votre capacité à transformer la théorie en résultats. C’est cet avantage concurrentiel que vous devez mettre en avant lors des concours et des entretiens.

Étude de cas : Le parcours de Maxime, de l’IUT à l’emlyon

Après un DUT Techniques de Commercialisation, Maxime a consolidé son profil avec une licence 3 en économie-gestion et une expérience à l’international. Fort de ce parcours riche et diversifié, il a préparé les concours en admission sur titre. Son profil, alliant compétences commerciales concrètes et ouverture internationale, a séduit l’emlyon, l’une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises, qu’il a intégrée en deuxième année du programme grande école. Ce parcours illustre parfaitement comment un diplôme technique, enrichi par des expériences ciblées, devient un atout maître pour atteindre l’excellence.

Votre diplôme bac+2/3 n’est donc pas un plafond, mais un plancher solide. Un plancher sur lequel vous pouvez construire une carrière ambitieuse, en prouvant que la valeur se mesure aux compétences, et non au nombre d’années passées sur les bancs de l’école.

Le stage qui transforme votre BTS/BUT en CDI : la méthode pour le trouver et le réussir

En BTS ou en BUT, le stage (ou l’alternance) n’est pas une simple parenthèse. C’est le cœur du réacteur, le moment où vous transformez vos connaissances en compétences et où vous construisez votre capital d’employabilité. Pour beaucoup, c’est aussi une pré-embauche déguisée. La différence entre un stage « machine à café » et un stage tremplin vers un CDI réside dans une seule chose : une stratégie proactive. Vous n’êtes pas là pour observer, mais pour démontrer votre valeur et vous rendre indispensable.

L’alternance est, à ce titre, la voie royale. Les chiffres le prouvent de manière écrasante. Les statistiques d’insertion révèlent que 70% des diplômés BTS par apprentissage sont en emploi 6 mois après leur diplôme, contre seulement 54% pour ceux en voie scolaire. Plus parlant encore, 43% de ces apprentis sont embauchés directement par l’entreprise qui les a formés. L’alternance n’est donc pas une formation, c’est un processus de recrutement qui dure deux ou trois ans.

Que vous soyez en stage ou en alternance, la méthode pour transformer l’essai est la même. Elle repose sur une posture d’entrepreneur de votre propre carrière. Au lieu d’attendre que l’on vous donne des tâches, vous devez identifier les problèmes et proposer des solutions. Un stage réussi n’est pas celui où vous avez bien exécuté vos missions, mais celui où vous laissez une trace, une amélioration, un outil que l’entreprise continuera d’utiliser après votre départ.

Votre plan de bataille pour transformer le stage en contrat

  1. Jour 15 : Livrez un « rapport d’étonnement ». Présentez à votre tuteur un document court et proactif identifiant un ou deux processus qui vous semblent complexes ou perfectibles, avec une suggestion d’amélioration.
  2. Semaine 3-4 : Tissez votre « maillage relationnel ». Identifiez et créez un lien professionnel avec trois personnes clés : un manager d’un autre service, un responsable RH, et votre N+2. L’objectif est d’être visible au-delà de votre équipe directe.
  3. Mi-stage : Devenez porteur de projet. Proposez de prendre en charge un mini-projet pour résoudre l’un des « irritants » que vous avez identifiés. Cela démontre votre initiative et votre capacité à apporter de la valeur.
  4. Dernière semaine : Soignez votre sortie. Documentez parfaitement votre travail pour faciliter la vie de votre successeur, organisez un pot de départ avec un discours préparé remerciant nommément les personnes qui vous ont aidé.
  5. Post-stage : Activez le réseau. Ajoutez vos contacts clés sur LinkedIn avec un message personnalisé et transformez votre rapport de stage en une « proposition de valeur » que vous pourrez utiliser lors d’un futur entretien pour un CDI.

En adoptant cette posture, vous ne demandez pas un travail, vous démontrez que l’entreprise a plus à perdre en vous laissant partir qu’en vous recrutant. C’est ce changement de paradigme qui fait toute la différence.

Pourquoi vous travaillerez plus en BUT qu’en première année de licence (et pourquoi c’est une bonne chose)

Il est temps de tordre le cou à une autre idée reçue : les filières courtes seraient moins exigeantes. C’est une méconnaissance totale de la réalité. Le volume horaire d’un BUT est souvent supérieur à celui d’une première année de licence, et le rythme est beaucoup plus soutenu. La différence fondamentale réside dans la **densité d’apprentissage** : un mélange constant de cours théoriques, de travaux dirigés en petits groupes, de projets concrets à rendre et de mises en situation professionnelle.

Là où une licence générale favorise l’autonomie (parfois synonyme d’isolement) avec de nombreuses heures de travail personnel non-cadré, le BUT et le BTS imposent une structure et une discipline de travail intenses. Les journées sont denses, les projets s’enchaînent, et la pression des rendus est constante. Cette intensité n’est pas une punition, c’est un entraînement. Elle forge une endurance professionnelle, une capacité à gérer le stress, à travailler en équipe sous contrainte et à respecter des délais. Ce sont précisément ces compétences comportementales, ces « soft skills », que les recruteurs valorisent plus que tout.

Cette immersion dans un environnement qui simule le monde de l’entreprise est un atout considérable. Vous n’apprenez pas seulement un métier, vous apprenez à travailler.

Étudiants en BUT travaillant intensément sur un projet technique en équipe

L’expérience vécue en IUT ou en section de technicien supérieur est plus proche de celle d’un jeune cadre en entreprise que de celle d’un étudiant en amphi. Les projets tutorés, qui s’étalent sur plusieurs semestres, vous obligent à planifier, à collaborer, à communiquer et à présenter vos résultats. C’est une formation accélérée à la gestion de projet, une compétence universellement recherchée. Cette charge de travail, loin d’être un défaut, est la meilleure préparation possible à la réalité du marché du travail.

La « densité d’apprentissage » : une montée en compétences progressive

Le cursus en BUT est conçu pour être progressif et professionnalisant. Il intègre de longues périodes de stage (22 à 26 semaines sur trois ans) et de multiples projets tutorés qui obligent les étudiants à appliquer concrètement la théorie. Cette approche développe non seulement des compétences techniques, mais aussi une forte capacité d’adaptation et une endurance face à la charge de travail. C’est cet entraînement intensif qui explique pourquoi les diplômés de BUT sont si rapidement opérationnels et appréciés pour leur maturité professionnelle.

Finalement, en sortant d’un BUT, vous ne serez pas seulement diplômé ; vous serez un jeune professionnel aguerri, prêt à affronter des défis complexes, avec une résistance et une méthode de travail que beaucoup de diplômés de bac+5 vous envieront.

Le duo gagnant : quel BTS choisir pour transformer votre bac pro en bac+2 recherché

Pour un titulaire de baccalauréat professionnel, la poursuite d’études en BTS n’est pas une simple addition d’années, c’est une multiplication des opportunités. C’est la stratégie la plus efficace pour créer des profils hybrides, ces talents rares qui possèdent à la fois le savoir-faire technique du terrain et la vision stratégique et commerciale apportée par le BTS. Cette double compétence est un véritable sésame sur le marché de l’emploi, en particulier dans les PME et ETI qui cherchent des collaborateurs polyvalents et immédiatement opérationnels.

L’impact sur l’insertion et le salaire est direct et mesurable. Les données du ministère du Travail confirment que la poursuite d’études est un levier puissant : 74% des sortants d’un BP et 70% des sortants d’un BTS trouvent un emploi, un taux bien supérieur à celui des bacheliers professionnels s’arrêtant après le bac. Le BTS agit comme un accélérateur qui valorise et complète les compétences déjà acquises.

La clé est de choisir un BTS qui crée une synergie avec le bac pro. Il ne s’agit pas de refaire la même chose, mais de construire une nouvelle couche de compétences. Un excellent électricien issu d’un bac pro MELEC (Métiers de l’Électricité et de ses Environnements Connectés) qui poursuit en BTS Technico-commercial ne devient pas juste un meilleur technicien ; il devient un expert capable de comprendre un besoin client complexe, de concevoir une solution technique et de la vendre. Sa crédibilité est immense : il sait de quoi il parle.

Stratégie d’hybridation : créer votre profil unique

  1. Identifiez les duos créateurs de profils rares : Pensez « compétence technique + compétence transverse ». Exemples : Bac Pro Cuisine + BTS Management en Hôtellerie Restauration ; Bac Pro Maintenance des Véhicules + BTS NDRC (Négociation et Digitalisation de la Relation Client).
  2. Valorisez la double culture terrain/stratégie : Le BTS apporte les outils de gestion, de communication et d’analyse qui manquent souvent au savoir-faire manuel du bac pro. Vous apprenez à chiffrer, à planifier, à manager.
  3. Construisez votre « portfolio de compétences » : Documentez vos réalisations techniques du bac pro (chantiers, pièces, etc.) et enrichissez-les avec les projets et analyses menés en BTS.
  4. Ciblez les entreprises valorisant l’expertise terrain : Les PME industrielles, les artisans de pointe, les entreprises de services techniques recherchent activement des profils qui comprennent la réalité du terrain et peuvent évoluer vers des postes à responsabilités.
  5. Préparez votre argumentaire différenciant : Votre pitch unique devient : « Je sais faire (grâce à mon bac pro) ET je sais pourquoi et comment le vendre/gérer (grâce à mon BTS) ». C’est un avantage concurrentiel décisif.

En choisissant cette voie, vous ne vous contentez pas de poursuivre vos études. Vous construisez un profil expert, crédible et polyvalent, qui vous ouvrira des portes bien au-delà de ce que chaque diplôme, pris isolément, aurait pu vous offrir.

Le guide de survie pour intégrer une grande école d’ingénieurs après un BUT/BTS

Intégrer une grande école d’ingénieurs après un BTS ou un BUT est un objectif ambitieux, mais parfaitement réaliste avec une préparation stratégique. La principale difficulté n’est pas le manque de compétences techniques – vous êtes souvent plus à l’aise en travaux pratiques que les étudiants issus de prépa classique (CPGE) – mais le rattrapage nécessaire sur le socle théorique en mathématiques et en physique. Votre plan de bataille doit donc se concentrer sur deux fronts : consolider les fondamentaux et valoriser votre avantage concurrentiel unique.

Pour les titulaires d’un BTS, une étape est quasi-incontournable : la classe préparatoire ATS (Adaptation Technicien Supérieur). Cette année intensive est spécifiquement conçue pour vous. Elle permet de combler les lacunes théoriques et de vous préparer aux concours des admissions parallèles. C’est le sésame le plus efficace pour maximiser vos chances.

La prépa ATS : le pont vers les écoles d’ingénieurs

Si vous êtes titulaire d’un BTS scientifique ou technique, la prépa ATS est fortement conseillée. D’une durée d’un an, elle est un véritable camp d’entraînement qui a pour but de renforcer vos connaissances dans les disciplines générales, scientifiques et techniques. Son programme est entièrement tourné vers la réussite des concours en admissions parallèles. En plus de l’acquisition des savoirs théoriques, elle vous dote d’une méthode de travail rigoureuse, essentielle pour non seulement réussir les concours, mais surtout pour s’épanouir une fois en école d’ingénieurs.

Votre avantage, c’est votre capacité à faire le lien entre la théorie abstraite et ses applications concrètes. Vous n’êtes pas celui qui résout des équations dans le vide ; vous êtes celui qui sait pourquoi on les résout. C’est cette maturité que vous devez mettre en scène. Voici un plan pour y parvenir :

  • Créez votre Portfolio de Réalisations Techniques : Ne vous contentez pas de lister vos projets. Créez un site personnel, un blog ou un dépôt GitHub documentant en détail vos prototypes, vos lignes de code, vos montages. Montrez ce que vous savez FAIRE.
  • Identifiez les chapitres fondamentaux à maîtriser : Concentrez votre travail sur les piliers des maths (analyse, algèbre linéaire) et de la physique (mécanique du point, thermodynamique, électromagnétisme) qui sont au cœur des programmes des écoles.
  • Utilisez les ressources ciblées : Des plateformes comme Khan Academy pour les mathématiques ou le MIT OpenCourseWare pour la physique offrent des cours de niveau universitaire, gratuits et de très haute qualité pour combler vos lacunes.
  • Préparez les oraux avec la méthode STAR : Pour chaque projet de votre portfolio, préparez une présentation structurée : Situation (le problème), Tâche (votre mission), Action (ce que vous avez concrètement fait), Résultat (l’issue, les chiffres, les leçons apprises).

En suivant ce plan, vous arriverez aux oraux non pas comme un candidat qui essaie de rattraper son retard, mais comme un profil différent, complémentaire, apportant une valeur ajoutée que les autres n’ont pas.

À retenir

  • La densité bat la durée : L’intensité des BTS/BUT forge une endurance professionnelle et des compétences pratiques qui constituent un avantage concurrentiel majeur sur le marché du travail.
  • Des tremplins, pas des impasses : Loin de fermer des portes, les cycles courts sont des plateformes stratégiques pour intégrer les grandes écoles par la voie valorisante des admissions parallèles.
  • L’hybridation est une force : Le duo Bac Pro + BTS crée des profils uniques et très recherchés, alliant le savoir-faire du terrain à la vision stratégique.

Après le bac pro, le monde vous attend : comment faire de votre diplôme un véritable passeport pour l’avenir

Le message doit être clair et sans ambiguïté : un diplôme professionnalisant, qu’il s’agisse d’un bac pro, d’un BTS ou d’un BUT, n’est pas la fin de la route. C’est le début d’une carrière bâtie sur des fondations solides et concrètes. L’enjeu n’est pas de comparer ces parcours aux filières générales, mais de reconnaître leur valeur intrinsèque et leur formidable efficacité pour construire un avenir professionnel stable et évolutif.

La preuve la plus tangible est l’évolution de l’insertion professionnelle dans le temps. Si l’entrée sur le marché du travail est déjà bonne à 6 mois, elle s’améliore de manière spectaculaire avec un peu de recul. Les données du ministère de l’Éducation nationale révèlent que 57% des lycéens professionnels sont en emploi 2 ans après leur sortie, ce qui représente une progression de 21 points en seulement 18 mois. Cela montre que l’expérience acquise et la maturité professionnelle sont rapidement reconnues et valorisées.

Alors qu’ils sont à peine 30% à obtenir leur licence générale en 3 ans, les étudiants en licence professionnelle ont leur diplôme dans 90% des cas. Et ils sont autant à décrocher un emploi dans les 18 mois qui suivent la fin de leurs études.

– Cécile Manca, Conseillère en orientation, réseau Tonavenir

Cette citation met en lumière un point crucial : l’efficacité. Les filières professionnalisantes ont un taux de réussite et d’insertion bien supérieur à celui des filières générales, car elles sont conçues avec un objectif clair : la compétence. Votre diplôme est plus qu’un parchemin ; c’est un passeport qui atteste de votre capacité à produire, à résoudre des problèmes, à vous intégrer dans une équipe. C’est ce langage que les entreprises comprennent.

Pour transformer pleinement votre diplôme en un atout majeur, il est essentiel de garder à l’esprit la vision à long terme et les opportunités qu'il ouvre.

Ne laissez personne dévaloriser votre parcours. Vous avez fait le choix de l’efficacité, du concret et de la compétence. C’est un choix intelligent qui vous dote d’un capital de départ solide. À vous maintenant de le faire fructifier pour construire la carrière que vous méritez.

Rédigé par Lucas Garnier, Lucas Garnier est ingénieur diplômé des Arts et Métiers et a exercé pendant 10 ans comme chef de projet industriel avant de devenir formateur en CFA. Il est un fervent défenseur des filières technologiques et professionnelles comme voies d'excellence.